Je me rends compte que, malgré le nom de ce blog, je n'ai quasiment jamais parlé de ma fonction de coursier.
Alors, il faut bien voir que coursier à pied, c'est assez rare comme emploi. Je pense d'ailleurs être un des seuls encore en activité sur notre territoire. Pourtant, ce métier fut autrefois fleurissant. On en trouve même trace chez Balzac, qui qualifie mes congénaires de « Saute ruisseau » car ceux-ci passaient leurs journées à courir Paris, et de fait, devaient enjamber les nombreux caniveaux.
Mais vous me direz, quelle est l'utilité d'un coursier à pied à l'heure des autoroutes de l'information?
Et bien avant toute chose, c'est un problème d'assurance.
Mon entreprise ne souhaite effectivement pas que je me promène en scooter, plus par souci d'économie que par souci pour ma santé. De fait, je vais de temps à autres, généralement l'après midi, porter des documents bancaires, des cotions douanières et autres formulaires administratifs aux quatre coins de la capitale, en prenant bien soins de n'utiliser que mes petits pieds, voir le métro (pas le bus mais je reviendrai sur ce point). Tout cela, sans avoir à respecter un horaire précis, ce qui constitue un avantage de taille face à mes collègues motorisés. (ils sont stressés ces coursiers motorisés !!! Une vraie honte... A peine le temps de virer leurs K-ways pourris qu'ils sont déjà repartis, non sans avoir dragué les hôtesses d'accueil, car faut quand même pas trop déconner non plus...).
Tout cela pourrait paraître assez simple, voir limite agréable. Mais il faut bien comprendre qu'une entreprise capable d'engager un coursier à pied possède forcément des cotés quelques farfelus pour ne pas dire autre chose. Ainsi, il m'est arrivé au long de mes quatre années de carrières d'accomplir des missions pour le moins étranges. Car la limite entre coursier et bonniche est parfois assez flou.
Ayant la chance (sic) de travailler dans une entreprise où la hiérarchie se confond par endroit avec l'arbre généalogique de notre PDG, il m'arrive bien souvent de faire des courses à titres "exceptionnel". Le grand spécialiste n'est autre que le frère du PDG. Ainsi, il m'est arrivé bien des fois d'aller chez lui pour chercher son passeport ou son téléphone qu'il avait bêtement oublié le matin, mais j'ai également eu la chance de me rendre au musée de la chasse pour aller lui chercher les pâtés qu'il avait laissé là bas (me demandez pas ce que ses pâtés foutaient là bas...).
Comme vous pouvez donc voir, la vie de coursier à pied peut se révéler assez agréable, surtout au printemps (il est bien appréciable d'étudier le port de la mini jupe le long des avenues parisiennes...), mais est également pleine de surprises et demande tout de même une certaine forme de détachement face à l'absurdité des gens.
Je ne manquerais pas d'indiquer mes futurs sorties "spéciales"...
lundi, juin 06, 2005
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1 commentaire:
Et le bus?
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