mardi, septembre 11, 2007

Fumer vous en apprend sur les sorcières.

Depuis l’application stricte de la loi Hévin cet hiver, nous sommes obligés d’aller fumer dehors. Si ce n’est pas toujours très pratique, surtout lors d’un bel été pluvieux, cela présente tout de même quelques avantages.
Déjà mon bureau ne sert plus de "salle fumeur" pour mes collègues venant de la machine à café et il ne pue plus perpétuellement la clope.
On pourrait croire qu’à cause de ça, je ne suis plus au courant des derniers ragots mais ce serait une erreur. Les ragots, ça s’attrape partout…
Mais surtout, cela permet de faire de superbes rencontres. Car lorsque vous êtes là, adosser tel une fille de joie à votre immeuble, les gens viennent vous voir.
Généralement c’est pour vous taxer.
Mais heureusement, pas toujours…
Car à Paris, dans la journée, les clochards et les fous se promènent.
Ainsi, il y a quelques temps, alors que je fumais tranquillement, un homme barbu et l’air pas très frais vient me voir.
Sans préambule, il me montre une petite épingle à nourrice et me demande tout de go :
« Tu sais pourquoi ça éloigne les sorcières ? »
Dubitatif je lui réponds que non.
« Ha !!! Mais au moins, toi tu sais que ça fait peur aux sorcières !!! »
Me trouvant dès lors très sympathique, il m’en a fait cadeau non sans me mettre en garde :
« Tiens, j’te la donne. Et fais gaffe aux sorcières… »
Et il partit comme il était venu.
C’est bien agréable quand même de voir un peu d'autres fous. Ca change de ceux qui sont enfermés avec moi.
Comme quoi, même une clope peut vous apporter une bouffée d’air frais.

jeudi, août 30, 2007

OtisBoy ou le coursier sans ascenseur

Un des grands avantages du mois d'Aout, c'est qu'il n'y a quasiment personne pour vous poluer l'existence.
Plus de "Seb, j'ai plus de Stabylo !" ou autres "Tu pourrais pas me filer des piles pour chez moi?".
Dans ces cas là, on pourrait alors se laisser gagner par l'oisiveté, sirotant un café en écoutant un vieux blues pour regarder les après midis pluvieuses du mois d'Aout.

Mais là où les hommes ont leurs limites, il y a toujours une machine pour les repousser.
Ainsi, notre ascenseur a décidé (et on peut le comprendre après tout...) que lui aussi, il se taperait bien un peu de vacances.

Ayant la chance de travailler dans une grande maison où rien n'est vraiment trop cher lorsqu'il s'agit du comfort des cadres, notre ascenseur est un modèle unique.
Dessiné, fabriqué et installé rien que pour nous.
Evidement, ça peut poser quelques problemes. Lorsque notre ami tombe en panne, c'est généralement pour quelques temps. Le temps de fabriquer la pièce...

Et c'est comme ça que notre ascenseur s'est tapé une bonne semaine de vacances. Les réparateurs vous expliquent que c'est l'été, "vous vous rendez pas compte, on est en sous effectif" et autres "vous avez idée du nombre d'ascenseurs dont on s'occupe ?"

Et là, c'est la grande joie. Si vos collègues du rez de chaussé vous adresse encore la parole, il n'en est pas de même avec ceux des autres étages. Bizarement, plus ils sont haut, plus ils vous font sentir leur haine... Car oui au fait, si l'ascenseur est en rade, c'est quand même un peu de ma faute. Pourquoi je sais pas vraiment mais bon, étant un de ceux qui l'utilise le plus, ça doit paraitre normal.
Le top du top étant la vieille secrétaire de notre ex PDG qui du haut de ses 80 ans continue à venir tous les jours.
"Sébastien !"
"Oui ?"
"Puis je savoir pourquoi l'ascenseur est encore en panne ?"
"Bien, parceque personne n'est encore venu le réparrer..."
"Et vous faites quoi par rapport à ça ?"
"J'ai téléphoné aux réparateurs. Ils m'ont dit entre 10h et 10h30."
"Il est 10h05. Vous avez une explication à me fournir ?"

Au bout d'une semaine, il a compris que les vacances faisaient partie des meilleurs choses et avaient donc une fin.
Mais c'est le charme du mois d'Aout... On se dit que les vacances, c'était pas si loin et que franchement, c'était vachement bien... Mieux que le boulot en tout cas.
Alors on craque et on se laisse aller...
Peut on lui en vouloir ?
Et nous voilà donc reparti pour des pannes d'une journée tous les deux jours.
Au bout d'un moment, on prend le coup de main alors, forcément, ça se complique.
Voilà que pour s'amuser un peu, notre ami l'ascenseur s'est mis à coincer des gens.
Et là, ni une ni deux :
"Heu sébastien, on a des gens coincés. Vous savez faire ?"

Heureusement qu'il y a deux ans, j'avais eu une formation désincarcération par Otis.
Pas croire... Je fais des trucs interressants quand même... Non, je plaisante...
Enfin...
J'ai pu jouer à Otisboy, le garçon qui délivre de pauvres jeunes filles au bord de l'hystérie...
Si certains restent zen, pour d'autres, coincé dans l'ascenseur; c'est la grosse grosse panique.

Mais bon, même pas une récompense.
La vie de super héros d'entreprise demande un dévouement sans faille...