jeudi, février 17, 2005

Elseneur Movie Guide : Aviator

Aviator by Martin Scorsese (2005)

Dans la presse déchainée

C'est peu dire que le nouveau Scorsese était attendu. La presse dans sa quasie intégralité y est allée de son concour de superlatifs, parlant allègrement de "meilleur film depuis Ragin Bull" ou de "réussite totale" (qui a osé voler ce commentaire aux critiques du Parisien ???!!! Maintenant, ils vont plus savoir quoi écrire...).
C'est donc le coeur batant et avec la conviction intime d'assister à un grand moment de 7èm art que je m'y suis rendu...
2h50 plus tard, autant dire que mon coeur avait retrouvé un rythme des plus tranquiles...

Dreamcast

Une des grandes forces du film réside dans son casting de rêve, chaque acteur semblant totalement habité par son role. Aucune fausse note de ce coté là... Certes on se dit que Scorsese ne doit pas avoir beaucoup de mal à avoir qui il veut mais on trouve dans ce film des choix judicieux. Kate Blanchett est absolument parfaite en Katharine Hepburn et même Alec Baldwin (je sais, ça fait toujours rire...) a l'air de comprendre ce qui se passe.
Di Caprio quand à lui est sur de bonnes bases pour un Oscar tant il est juste dans son interprétation, évitant le piège de la caricature facile (son personnage de maniaque s'y prêtant pourtant) pour composer un Howard Hughes tout en subtulité et en retenue (ce qui n'est pas si évident lorsque l'on compose un personnage excessif). Au final, on se dit que Scorsese n'a rien perdu de ses talents de directeur d'acteurs.

Métaphore intérieure

Seulement voilà, un bon casting ne suffit pas à faire un grand film. Et si la vie d'un homme ne peut être conçue comme un scénario linéaire, son adaptation filmique en revanche le peut. Or ici, on se débat entre plusieurs intrigues qui au final, n'apporte vraiment rien d'exaltant. Hughes était un homme à femmes, on le voit donc rater sa vie sentimentale. Hughes était un visionaire, on le voit se débattre pour faire voler un jour avion cargo. Hughes était un vrai américain, on le voit se battre pour la libre entreprise en défiant Pan Am et son monopole sur les lignes intérieures. On pourra de plus noter que les zscènes où Hughes est enfermé dans sa chambre d'Hotel rappellent fortement des scènes similaires dans Confession of a Dangerous Mind de Clooney.
Et quand le générique apparait enfin, que les gens applaudissent dans la salle, on se dit que finalement, ce film part dans tous les sens pour n'aller vraiment nul part... Un peu comme cet avion cargo, le nouveau Scorsese est une grosse machine qui éprouve vraiment les pires difficultés à décoller. Et le plus triste est de se dire que le meilleur moment du film n'est que l'apparition de Jude Law en Heroll Flynn. Une nouvelle biographie en devenir???



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